CHLOÉ SILBANO

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AUTO, SOI (ENFONCER LES CARCASSES)
Huile sur toile,
Las Lilas Crew, commissaire: Charlotte Batifol
Le Garage, Bagnolet
2017


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AUTO, SOI (ENFONCER LES CARCASSES)
Performance, 15 minutes environ,
À l'invitation de Rémi Uchéda, dans le cadre de Jeune Création, à la Galerie Thaddaeus Ropac Pantin
Performeur: Roddy Laroche Samsonoff

Une ergonomie de l'extérieur, par l'extérieur

Il entre en contact avec la carrosserie, via ce ballon appendice d'une taille équivalente à sa tête,
tâte par rebonds

Il enfonce ses doigts dans les vitres vers l'intérieur,
Au ressortir, les vitres ont moulé son doigt


Auto-soi (enfoncer les carcasses),
Les performances philosophiques par Matthieu Corradino


La conscience humaine est condamnée à toujours regarder devant elle : jamais elle ne peut se retourner sur elle-même pour se saisir directement. La conscience de soi ne peut être que la conscience que l’on a de soi-même dans autre chose que soi. Par exemple, en s’identifiant à la voiture qu’il a achetée, parce qu’elle correspond à ses canons esthétiques, son propriétaire prend conscience de ces derniers : il prend conscience de lui-même dans un autre.

Dans la performance intitulée Auto-Soi, le performeur dirigé par Chloé S., retrace les étapes d’une prise de conscience de soi complète, en transformant une auto(mobile) en image fidèle de notre soi (auto, en grec). Pour y arriver il utilise son visage et ses mains, la vue et le toucher. La vue tout d’abord. Car c’est elle qui commence à le rapprocher de la voiture en la lui faisant découvrir comme un objet plaisant : l’expression de ses convictions esthétiques. Mais, en même temps, il sait que la vue le maintiendra toujours à distance de l’auto. Et il l’exprime clairement en plaçant sur son front un ballon transparent gonflé d’air qui l’empêche de toucher de ses yeux la carrosserie – car s’ils venaient à le faire, ils ne verraient plus rien.

Pour que l’action d’appropriation de la voiture continue, pour que l’acteur puisse non seulement se rapprocher de la voiture mais pénétrer en elle, pour en faire la demeure de son ego, il faut que son toucher entre en jeu. Comment ? Déjà, par la vue, il avait repéré deux surfaces de la voiture : une surface dure, impénétrable, sa carrosserie, et une surface molle : d’étranges vitres confectionnées avec du film alimentaire. Dès lors, il enfoncera de ses doigts ces vitres molles pour commencer à s’introduire dans l’habitacle de l’automobile. Mais il remarquera aussitôt que les empreintes laissées par ses doigts dans le plastique peuvent se retourner vers l’extérieur comme un gant, mettant ainsi en pleine visibilité ses identifiants les plus fidèles, qui en font – avec les empreintes de son visage – un être unique. Compte tenu de cette remarque on comprend que la performance s’arrête à cet épisode de l’extraction des mains hors de la voiture. Car à partir de ce moment, l’auto fait comme jaillir d’elle l’image d’un soi singulier : elle est devenue une auto-soi.

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